
Le portrait, qui est signé en toutes lettres a vu le jour dans une période difficile de la vie de Rembrandt. En 1656, le peintre avait en effet dû céder sa maison et ses biens. Mais il avait mûri sur le plan spirituel et artistique, et sa production s’accrut dès lors considérablement. C’est l’époque où il réalisa une série de figures d’apôtres et d’évangélistes représentés à mi-corps grandeur nature. Un autoportrait de Rembrandt en saint Paul montre à quel point le peintre se sentait interpellé par l’auteur des épîtres. L’apôtre saint Jacques le Majeur occupe une place à part dans l’œuvre tardive de Rembrandt puisque le personnage est peint de profil vers le droite, ce qui est une pose peu commune pour Rembrandt. Le réalisme avec lequel le disciple, marqué par la vie, a été représenté, la palette sombre et éclatante à la fois et l’intériorisation clairement perceptible confèrent à l’œuvre toute sa spiritualité. Celle-ci est encore renforcée par la posture parfaitement droite de l’apôtre et par ses fortes mains.
Le tableau de Rembrandt a une superbe provenance, qui remonte de façon démontrable jusqu’au 18e siècle. C’est par l’entremise du marchand d’art Joseph Duveen que la toile a pris jadis le chemin des Etats-Unis. Elle s’y trouvait depuis lors dans une collection privée. Elle a récemment figuré dans l’exposition consacrée aux portraits religieux tardifs de Rembrandt, organisée à la National Gallery de Washington et au Paul Getty Museum de Los Angeles.
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